Collectif d’acteurs


Texte Leslie Kaplan
Mise en scène Élise Vigier

Avec
Marc Bertin, acteur
Jim Couturier, danseur

Composition musique originale : Manusound et Marc Sens

Remerciements à
Antoinette Magny
pour les costumes

***

Production
Comédie de Caen
CDN de Normandie
Les Lucioles
Rennes

Avec le soutien et l’accompagnement
des Plateaux Sauvages
et de la ville de Paris

LECTURE DANSÉE

Le monde et son contraire - Portrait KAFKA

CRÉATION NOVEMBRE 2020

Franz Kafka est un écrivain tchèque d’expression allemande, mort à Kierling le 3 juin 1924. Mondialement célèbre pour La Métamorphose et Le Procès, il est connu pour l’ambiance particulière de ses œuvres mêlant absurdité et réalisme.

Pour l’anniversaire de sa mort, nous reprenons LE MONDE ET SON CONTRAIRE – Portrait Kafka sous la forme d’une LECTURE DANSÉE.

Dans ce spectacle, Leslie Kaplan, auteure, et Élise Vigier, metteure en scène, ont choisi de mettre à l’honneur Franz Kafka. Mais plutôt que de dresser le portrait de l’écrivain, elles ont opté pour celui d’un acteur, Marc Bertin.

Marc découvre pour la première fois La Métamorphose au collège, grâce à un professeur de français admirable. La nouvelle (1915) décrit la métamorphose et les mésaventures de Gregor Samsa, un représentant de commerce qui se réveille un matin transformé en un « monstrueux insecte ». Le comédien dit : Moi ça m’a frappé, le changement du corps, de la voix à treize-quatorze ans je vivais ça dans mon propre corps cette première lecture m’est restée…

La Métamorphose aura ainsi sur Marc un effet considérable : la capacité de pouvoir être autre. quand je l’ai relu, ce texte, ça m’a changé la vie c’est comme ça tout d’un coup ce type se trouve transformé il devient…autre chose… une chose horrible dégoûtante mais … autre chose… c’est ce qui se passe quand on joue on devient un autre je n’ai pas compris ça tout de suite mais je crois que c’est ça... métamorphose... le mot te marque

Sur scène le comédien se fait Kafka et c’est à travers l’auteur, son œuvre et sa personne, qu’il raconte quelque chose de lui et de notre société actuelle, d’une lutte des classes encore à l’œuvre, du néolibéralisme fou, de la communication galopante, de l’évaluation et de l’autopromotion permanente… Il parle de son père qui n’avait pas compris sa vocation (comme le père de Kafka n’avait pas compris celle de son fils). Issu d’un milieu simple, où « on lisait peu », il fait des études de comptabilité mais se rêve acteur… Il nous parle d’un Kafka à hauteur d’homme et de femme, très simple d’accès et pourtant d’une réflexion profonde.

LE MONDE ET SON CONTRAIRE montre comment on est confronté à la fois au monde réel, terrible, opprimant, excluant, « kafkaïen », et à son contraire : la possibilité de « trouver une issue » par la littérature, l’art, la pensée. Nombre de jeunes, collégiens, lycéens… peuvent se reconnaître dans le parcours et les récits de ce comédien qui, comme Kafka, a lutté pour ne pas se laisser enfermer.

Pour cette lecture, Elise Vigier a imaginé un double : un Kafka jeune danseur, acrobate qui, à côté de Marc, boxe, se bat, se métamorphose, essaye de sortir de lui-même, de « sauter hors de la rangée des assassins » … L’un par les mots, l’autre par le geste, les deux hommes disent comment l’écriture et la personnalité de l’auteur les ont transformés.

Le corps du danseur, la musique de Manusound et Marc Sens, le texte dit par le comédien représentent « un seul morceau », un corps dédoublé , démultiplié qui de façon ludique, se bat pour être vivant. Description d’un combat , un combat joyeux.

***

Franz Kafka est un de mes écrivains préférés, un des écrivains qui m’a le plus appris, et quand j’ai vu Marc Bertin jouer le personnage de Kafka dans le spectacle « Kafka dans les villes » de Frédérique Loliée et Elise Vigier, j’ai été très émue, il m’a semblé que j’étais devant une véritable « incarnation », la présence, les gestes, la diction même. Bien sûr, c’était imaginaire, mais il y avait une vraie dimension de réel… Alors j’ai proposé à Elise Vigier, avec qui je travaille depuis très longtemps, d’écrire ce « portrait d’acteur » , en pensant à un portrait de Marc en train de jouer Kafka, occasion pour moi d’écrire à la fois sur Kafka et sur un acteur que j’admire et que j’ai très souvent vu jouer. J’espère que grâce au jeu de Marc Bertin ce portrait donnera envie de lire toujours plus Kafka.

Leslie Kaplan

***

Avec Leslie Kaplan, je dialogue et travaille depuis de nombreuses années, et ce dialogue nourrit à chaque fois ma réflexion, mon étonnement et mon travail de metteure en scène et d’actrice mais aussi ma vie d’être humain et de citoyenne. Leslie Kaplan a beaucoup écrit sur Kafka et le cite souvent dans ses essais et textes autour des questions de société et de positionnement de l’artiste dans le monde.
Leslie a écrit un portrait « avec Kafka » pour l’acteur Marc Bertin et elle m’a proposé de le mettre en scène, ce que j’ai accepté avec grand plaisir.
À partir de là nous avons commencé à travailler en « aller-retour » sur le texte qu’elle était en train d’écrire.

J’avais lu un entretien de Virginie Despentes qui disait, je cite de mémoire, qu’elle avait mis des années à pouvoir se sentir légitime dans ses prises de paroles publiques et que ce sentiment ou plutôt cette sensation physique et violente d’illégitimité avait certainement à voir avec d’où elle venait, « son milieu social ». Cet entretien m’a frappé et m’est resté en mémoire, et je crois que le portrait croisé de Kafka par Marc et de Marc par Kafka a à voir avec cela : ou comment grâce à un auteur, à une oeuvre hors de soi, on arrive à prendre la parole quand on ne nous a pas autorisé ou pas appris à la prendre, comment cette parole si instable, si peu sûre d’elle-même, si illégitime, si fragile devient légitime, présente et fait acte. Et reste vivante car elle refuse tout enfermement dans une catégorie.

C’est à travers Kafka, son oeuvre et sa personne que Marc raconte quelque chose de lui et de notre société actuelle du néolibéralisme fou, de la communication galopante, de l’évaluation et de l’autopromotion permanente, et ce portrait « avec Kafka » est à la fois un texte intime et pourtant profondément politique. Il n’y a pas un discours mort ou un savoir assené, mais il y a un dialogue entre Marc et Kafka qui interroge « le monde et son contraire ».

Élise Vigier

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TEASER

LE MONDE ET SON CONTRAIRE Teaser from LES LUCIOLES on Vimeo.

LE MONDE ET SON CONTRAIRE / ITW ELISE VIGIER from Comédie de Caen on Vimeo.

Reportage audio de Perrine Malinge ici

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PRESSE

Marc Bertin fait vivre dans Le Monde et son contraire un saisissant jeu de miroirs avec Kafka. Une pièce d’une grande subtilité écrite par Leslie Kaplan et mise en scène par Elise Vigier (…)
Ils sont donc deux, Marc Bertin qui porte de bout en bout la pièce, de ce jeu limpide et habité qui le tient et nous tient, et Jim Couturier, le danseur en noir des pieds à la tête, présence fantaisiste et spectrale de Franz Kafka. Parce que son rôle est indéterminé, comme la succession de dessins en fond de scène, la mise en scène insuffle un halo de tendre mystère. Celui, jamais élucidé, du génie de Kafka, de la puissance, insaisissable, de cet employé d’assurances qui aimait le théâtre et la musique, et qui, le soir, écrivait pour « sortir du rang des assassins ». (…)
À la fin de ce beau spectacle, on ne peut qu’éprouver la libération esquissée par la pièce, et écrite ainsi par Kafka : « un livre doit être la hache qui brise la mer gelée qui est en nous ».

TRANSFUGE.FR
25 novembre 2020 | par Oriane Jeancourt-Galignani

Il est d’abord question de l’aspect visionnaire de l’auteur, qui a prédit les totalitarismes ; décrypté les rapports de domination. (…) Puis, avec sa voix douce, son regard un peu perdu, Bertin nous en dit plus sur lui-même, le fils de prolo. Il parle de son père, qui n’avait pas compris sa vocation. Comme le père de Kafka n’avait pas compris celle de son fils. (…)
Avant le spectacle, la metteuse en scène Élise Vigier nous a prévenus qu’il s’agissait d’”une étape de travail’”. Le résultat est déjà étonnant. On attend de voir ce que ça donnera à la création, lors du prochain déconfinement.

LE CANARD ENCHAINÉ
18 novembre 2020 | par M.P.

C’est aussi le travail de l’acteur qui endosse la carapace du personnage sans se perdre. Marc Bertin, fidèle des Lucioles, a aussi travaillé dans des zones risquées aux limites du théâtre, avec Alexis Forestier et Cécile Saint-Paul (déjà Kafka). Le défi de ce portrait : travailler à partir de soi-même. Il ose le faire, réservé, intérieur, “extériorisé“ par le danseur Jim Couturier, libre lui de prendre l’espace, de faire exploser le rythme, là où l’acteur est contenu.(…)
Marc Bertin joue l’usager s’efforçant de suivre les consignes, comme nous… Et le danseur défoule ce que lui refoule, et il lui offre la respiration dont il a besoin. Tout cela dit avec des mots aussi simples que vermine, par exemple. Y a-t-il pire mot pour humilier et détruire… (…)
Le spectacle est fait pour être joué partout. Du moins partout où pourra être diffusée la musique très délicate d’Emmanuel Léonard et Marc Sens : elle “écoute“ les acteurs et donne jusqu’au bout à Marc Bertin son équilibre sur le fil.

THÉÂTRE DU BLOG
17 novembre 2020 | par Christine Friedel

Une nouvelle forme théâtrale est inventée « la scène célébrant l’écriture, convoque la magie au théâtre et c’est la fête de l’intelligence de la vie où l’humour donne la main au politique pour figurer les réponses possibles au tragique de l’existence ».
MÉDIAPART
7 Octobre 2021 | Jean-Pierre Thibaudat

À la fin de ce beau spectacle, on ne peut qu’éprouver la libération esquissée par la pièce, et écrite ainsi par Kafka : « un livre doit être la hache qui brise la mer gelée qui est en nous ».
TRANSFUGE.FR
25 novembre 2020 | par Oriane Jeancourt-Galignani.

À travers le portrait de l’acteur Marc Bertin jouant Kafka, et le danseur Jim Couturier, l’autrice Leslie Kaplan et la metteuse en scène Elise Vigier proposent un double portrait autour du monde « réel » et de « son contraire », c’est à dire, selon Kafka, la possibilité de « trouver une issue » grâce à la littérature, l’art et la pensée. « L’exercice est d’autant plus vertigineux que Leslie Kaplan dresse en quelque sorte le portrait de Kafka en creux du portrait de l’acteur, Marc Bertin et vice versa »
UN FAUTEUIL POUR L’ORCHESTRE
30 Juin 2021

Un spectacle ludique et exigeant, profondément kafkaïen dans son déploiement radieux et secret. HOTELLO
10 novembre 2021 | Véronique Hotte.

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